Le grand livre des Gnomes – Terry Pratchett

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Cependant si certains avaient peur d’attaquer directement les Annales du Disque-Monde (série dans un univers burlesque qui a donné lieu à de nombreux ouvrages), voilà un apéritif idéal à son écriture croustillante. On y rit franchement et le parallèle satirique entre les gnomes et les Hommes est à la fois délicieux et sans concessions.

Masklinn est un gnome qui trimballe avec lui ce qui reste de sa tribu, à savoir une petite poignée de vieux et Grimma son amie de toujours. Tous les autres ont disparu, bouffés par des renards pendant la chasse ou écrasés par les voitures des humains en traversant la route. Il leur faut quitter la forêt pour trouver un endroit où installer ce qui reste, pense-t’il, du petit peuple. Sa surprise est donc bien grande lorsque, le hasard les faisant débarquer dans le supermarché Arnold Frères (fond.1905), il découvre que des milliers de gnomes y vivent depuis 80 ans (huit siècles en temps gnomique). Ils sont divisés en clans aux noms inspirés des rayons, ont un genre de clergé (détenteurs de livres humains qu’ils ne comprennent absolument pas mais dans lesquels ils tentent de puiser une sagesse), ne croient pas en l’existence du “Dehors” et pensent que Arnold Frères (fond.1905) est le créateur de tout.

Et puis Masklinn est venu avec le Truc.
Comme son nom l’indique, le Truc est un machin. Cela ressemble à une petite boite noire et carrée que sa tribu se passe de générations en générations. C’est ainsi. Personne ne sait ce que c’est mais la tradition veut qu’on ne le quitte pas. Et dans le grand magasin, le Truc, réactivé par l’électricité, commence à parler pour leur dire qu’il faut fuir parce que Arnold Frères (fond. 1905) va être démoli. Ils doivent donc s’organiser pour un nouvel exode mais cette fois par milliers, avec des gnomes qui ne comprennent rien à ce qui est hors moquette, opérations de promotion et lumière artificielle.

Originellement trilogie aux titres successifs Les Camionneurs, Les Terrassiers et Les Aéronautes (que l’on trouve encore à part si le besoin s’en fait sentir), Le grand livre des Gnomes commence du burlesque pur pour terminer en science fiction complète, tout en mêlant l’ironie et les petites phrases slogans que Pratchett a toujours su manier à haut niveau.
Et quand vous aurez terminé cette mise en bouche puis que l’on vous aura dit que les Annales du Disque-monde sont dix crans au-dessus encore, vous serez fin prêt.es pour vous plonger dans le chef-d’œuvre de ce trop regretté auteur anglais.

Extrait :
“La Science explique ce qui se passe tout le temps autour de nous. La religion aussi, mais la science marche mieux, parce qu’elle trouve des excuses plus crédibles quand elle se trompe.”

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Femme de radio et femme de plume, amoureuse du chocolat noir et des humains de toutes les couleurs, dévoreuse acharnée de romans et de musique, défenderesse déterminée de la veuve et de l'orphelin, elle est convaincue que la fin du monde ne se vit bien qu'en riant avec un verre de bon vin en main.