Le Heavy Metal est-il fait pour l’Afrique ? Bien sûr, puisqu’il est, comme toute musique, international. Et qu’il saura s’épanouir dans toute audience qui aura besoin peut-être de hurler, mais surtout d’entendre, sans fard, la rage, la médiocrité et les espoirs du monde, avec une énergie toujours neuve. Toujours franche.
C’est ainsi qu’Edward Banchs, chercheur en ethnologie à Pittsburgh et lui-même « métalleux » voit les choses. Pourquoi le metal marche ? « Parce que les groupes savent tendre, très vite, un miroir directement face à la société —et que les auditeurs répondent à l’émotion humaine dans toute sa crudité », explique-t-il pour la sortie de son livre à Malaka Gharib, pour NPR, la radio publique états-unienne.
Son dernier ouvrage, Scream for me Africa !, paru aux éditions Intellect et sous-titré « Les identités du Heavy Metal dans l’Afrique post-coloniale » explore ainsi les mouvements du genre, leurs groupes, leurs musiques, leurs fans et leurs paroles, dans cinq pays aussi divers que le Botswana, le Kenya, le Ghana, l’Afrique du Sud et le Togo.
Grâce à cet ouvrage, découvrons donc la scène métal locale, en 5 vidéos choisies de façon complètement subjective.
Arka’n Asrafokor
Les Togolais d’Arka’n Asrafokor, explique par exemple Banchs, toujours à Malaka Gharib, se servent de leur musique « pour identifier les traditions qui précédaient la colonisation, et qu’on leur a apprises dans leur propre culture Ewe, comme préserver l’environnement et s’en soucier. Ils chantent d’ailleurs aussi en Ewe. »
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Dark Suburb
Au Ghana, Dark Suburb s’intéresse plutôt « à la misère qui ronge les bidonvilles de leur pays. »
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Overthrust
Banchs pointe encore, au Botswana, Overthrust, l’un des rares à s’être fait connaître à l’international, jouant notamment en ouverture du Wacken Open Air Festival en Allemagne en 2016.
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Vulvodynia
Difficile également de rester insensible à la poésie des titres des Sud-Africains de Vulvodynia, comme ce « Galaxies dévastées pour l’éternité »…
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Skinflint
Et plus dur encore de ne pas céder aux charmes du trio botswanais Skinflint, et surtout à ce champêtre « Masque des Morts », qui date de 2013, mais a toujours bon pied bons cheveux (On l’a gardé pour la fin, parce que c’est notre préféré).
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