Entre la navette spatiale des années 1980 et les propos des milliardaires contemporains visant à lancer le tourisme spatial, voire la conquête de Mars, il s’est passé beaucoup de choses autour de notre Terre. Mais peu qui concernaient les humains. Enfin, si, quand même, comme la Station Spatiale Internationale, en orbite depuis 20 ans, ou les sondes aux instruments de mesure et de photographie toujours plus précis envoyés toujours plus loin.
Mais rien qui fasse rêver à l’avenir, à l’aventure, rien qui nous permette sérieusement de penser que nous pouvions aller « vers l’infini et au-delà », cette devise de Toy Story qui fait s’ouvrir grand les yeux des enfants comme des adultes. Et ça manque, ça manquait, ces horizons stellaires, cette aspiration commune, pas forcément partagée mais finalement, universelle. Pas forcément partagée parce qu’on le sait bien, le grand moteur de la conquête spatiale dans les années 50 à 70 fut la rivalité constante et tendue entre l’URSS et les États-Unis.
Aussi, Ronald D. Moore s’est pris à imaginer ce qui ce serait passé si l’histoire des astronautes (américains) et cosmonautes (russes) ne s’était finalement pas interrompue. C’est ce que nous a appris la conférence internationale d’Apple en ce début juin. Le créateur du MacIntosh et de l’iPhone se lance en effet à son tour dans le contenu et produit une première série télévisée, For All Mankind, sous la patte donc de Ronald D. Moore —un excellent choix compte tenu du parfait mélange entre science-fiction, technologie, éthique, politique et philosophie que représentait son précédent coup de maître, le remake de Battlestar Galactica.
Comment en est-on arrivé là ? La série imagine simplement que le premier homme à poser le pied sur la lune était un Russe. Aussitôt, les États-Unis l’affirment : « Ce n’est pas la fin de la course. L’objectif c’est Mars, Saturne, la galaxie… » Jusqu’où serait-on allé si l’on ne s’était jamais arrêté ? Réponse à lors de la diffusion de For All Mankind sur l’Apple TV+.