Une semaine sur le fil

Que s'est-il passé (d'autre) dans le monde cette semaine ?

Temps de lecture : 10 minutes
Revue de Presse PostAp Mag

Cette semaine, sur une planète qui, étonnamment, continue à tourner, outre les nouvelles que nous avons déjà relayées (les inondations cataclysmiques d’Australie, le raid meurtrier de la junte en Birmanie, la cyberattaque sur Toyota —tout est visible sur notre page Dépêches), il y a encore plein, plein de trucs dont on n’a pas eu le temps de vous parler :

Environnement

Ainsi meurent les lacs

Le plus grand lac du Cambodge, le Tonle Sap, est en train de mourir, raconte la journaliste Abby Seiff dans son livre Troubling the Water : a dying lake and a vanishing land in Cambodia, aux éditions Potomac. Elle revient en détail sur son travail et ses découvertes dans une longue interview à l’excellent site The Diplomat.

« Ce que nous constatons au Tonle Sap n’est pas différent de ce qu’on peut voir à Prey Lang (avec la déforestation massive, NDLR), ou dans toute autre zone protégée. C’est une ressource naturelle abondante et s’il y a de l’argent à se faire avec, certains en feront. Si l’on veut envisager une trajectoire de développement, je crois que tant que ces sites ne seront pas réellement protégés, tant que les personnes vulnérables qui en dépendent ne seront pas soutenues, tant qu’il n’y aura pas de politique anicorruption volontariste, la situation ne s’améliorera pas. »

Troubling Water Lac Cambodge

Lire toute l’interview sur The Diplomat.

L’Allemagne vers les renouvelables

On sait que l’Allemagne bouge à vitesse grand V, du fait de sa nouvelle coalition au pouvoir mais, surtout, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, sur le militaire comme sur l’énergie. Pour Reuters, elle accélère sa transition vers une économie entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Avec comme nouvel objectif 100 % des besoins électriques couverts par les renouvelables d’ici 2035, d’après un document confidentiel que s’est procuré l’agence de presse. Elle écrit :

« En 2030, l’énergie éolienne produite sur terre devra avoir doublé pour atteindre 110 GigaWatt (GW), et l’éolien offshore devrait lui atteindre 30 GW, soit la capacité de 10 centrales nucléaires. L’énergie solaire devrait, elle, tripler pour fournir 200 GW. »

Lire sur Reuters.

Un monde toujours plus dangereux

Vous avez sans doute vu passer le très nouveau, et très inquiétant, rapport du GIEC, sur ce qui nous attend, mondialement, compte tenu du réchauffement climatique. L’excellent site de vulgarisation SciDev s’attarde sur le fait que, dans l’hémisphère sud, particulièrement concerné (et particulièrement innocent, rappelons-le), le manque de moyens et la démission générale des autorités laisse les pays d’autant plus vulnérables que tous les systèmes d’alerte sont à l’abandon, inutiles et inutilisés, quand ils existent.

Systèmes Alerte Rapport GIEC
CC Jessie F. Delos Reyes / Wikimedia Commons

« Le rapport du GIEC donne de nombreuses pistes pour améliorer les systèmes d’information régionaux et locaux, pour fournir des données solides, et des connaissances, à destination des décisionnaires. C’est possible, ça fonctionne. De nombreuses vies ont déjà été sauvées, par l’amélioration des systèmes d’alerte et de préparation. »

Mami Mizutori, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophes.

Lire sur SciDev.

Économie

La Banque Mondiale au secours de l’Afghanistan

La situation humanitaire en Afghanistan, depuis le retrait américain, est absolument dramatique, et l’on sait que le dilemme est sérieux pour les puissances occidentales : faut-il laisser mourir des innocents, et laisser les Talibans se débrouiller avec le pays, puisque c’est désormais le leur ? Ou venir en aide aux populations, quitte à contribuer au maintien du régime politique et terroriste ?

La Banque mondiale a peut-être trouvé une solution, en débloquant un milliard de dollars d’aide pour le pays, mais pas n’importe comment : ce soutien sera accordé sous forme de subventions et, surtout, sera distribué à des agences des Nations Unies et des ONG internationales. Autrement dit, les Talibans n’en verront pas la couleur —seulement les effets.

Ces aides proviennent du Fonds Spécial pour la Reconstruction de l’Afghanistan, alimenté par des donateurs et administré par la Banque mondiale. Ce fonds a pu financer jusqu’à 30 % du budget du gouvernement avant la prise de pouvoir talibane, précise Le Temps.

Lire sur Le Temps.

En Corée du Sud, on ne construit plus

Ce mercredi, les chantiers se sont interrompus en Corée du Sud. En cause : le prix des matériaux, dûs à la pénurie généralisée de matières premières, dans le sillage de la pandémie et de la guerre en Ukraine.

En réalité, ce sont les fabricants d’infrastructures qui ont interrompu massivement le travail, les grands du BTP refusant d’augmenter leur tarifs, malgré la hausse des prix des matières premières. 180 entreprises ont ainsi purement et simplement stoppé les travaux.

« La demande en barres d’armature va encore augmenter, jusqu’à l’habituel pic de constructions au printemps, donc son prix n’est pas prêt de se stabiliser », estime Lee Eun-hyung, chercheur à L’institut de Rechercher Coréenne pour la Politique du Bâtiment, cité par le Korea Times. Il ajoute : « Le conflit ne sera pas résolu à court terme, parce qu’il est particulièrement difficile, pour constructeurs privés de petite et moyenne taille, d’accepter les demandes de leurs sous-traitants. »

Lire sur The Korea Times.

Google lit dans les pensées

Dans ce fatras de crises, les géants technologiques ne désarment pas de leur objectif suprême : nous plonger dans une bulle de confort toujours plus douce et permanente. L’idéal de leur point de vue, on le sait, est de prévoir nos humeurs, prédire nos actes, pour adapter notre cocon à nos besoins en temps réel.

La nouvelle piste explorée par Google est assez maline, il faut le reconnaître : elle repose sur le radar, et peut ainsi détecter nos gestes, nos attitudes, donc nos humeurs, sans avoir recours à une caméra, qui serait plus invasive et plus coûteuse en énergie. Ces adaptations ont pour objectif majeur de nous permettre de dicter à nos logements ce qu’ils doivent faire, sans y penser, ni faire d’efforts :

« [L’une des chercheuses], qui a pratiqué la danse, explique que le processus est assez similaire à la manière dont les chorégraphes prenne une idée de base, le motif d’un mouvement, pour en explorer les variations […] », explique Wired. « Sur ce principe, l’équipe a formalisé des mouvements, tous inspirés par la communication non verbale, et nos interactions naturelles avec nos objets : s’en approcher ou s’en éloigner, passer devant, se tourner vers lui, ou loin de lui, le regarder. »

Lire sur Wired.

Et encore ?

Mais ce n’est pas tout. D’autres choses encore se sont passées (sans déc ?), et on les relaie, bien sûr, sur notre page Utip, que vous connaissez sans doute déjà : l’origine du Covid retracée, les conflits civils aux Philippines, les meilleures séries pour oublier tout ça…

Tout est dans les news auxquelles vous avez échappé !