Oui, l’armée américaine voit des Ovnis presque tous les jours. Non, elle ne sait pas pourquoi. C’est sans doute l’info la plus perturbante de la semaine, qui prend racine le mois dernier, lorsque le Pentagone a reconnu l’authenticité de vidéos montrant d’étranges objets aériens de forme pyramidale ou sphérique, qui avaient fuité sur les sites Mystery Wire et Extraordinary Beliefs.
Rappelons à ce stade que, bien entendu, il s’agit, littéralement, d’Objets Volants Non Identifiés : des comportements inhabituels d’objets évoluant dans le ciel, pour lesquels on ne trouve pas encore d’explication satisfaisante. L’an dernier déjà, le ministère de la Défense avait authentifié une première série de vidéos étonnantes, qui circulaient elles aussi sous le manteau, les attribuant à la Navy. Elles sont même désormais officiellement disponibles intégralement en téléchargement sur le site de cette dernière, à toutes fins utiles.
L’affaire a rebondi cette semaine et électrisé les USA avec l’interview, dans la grande émission d’actualité de CBS « 60 Minutes », de pilotes et d’officiels témoignant de leurs propres rencontres, multiples, avec de curieux comportements. Ainsi, face caméra, l’un d’eux, envoyé pour enquêter sur un étrange phénomène repéré par les radars d’un croiseur de la Navy, raconte :
« J’ai dit à mon copilote : « Mec, tu… Tu as vu ce truc ? ». C’était un objet en forme de Tic-Tac, qui se déplaçait au-dessus de l’eau, juste là où elle était blanche. Je me suis approché. Le Tic-Tac ne pointait ni vers le nord ni vers le sud, il changeait de direction soudainement, puis il a commencé à imiter mes déplacements. Je commence à descendre, et lui à monter. Il savait que nous étions là. Plus je descends, plus il monte et, une fois juste en face de moi, il a simplement disparu.
– Disparu ?
– Disparu. Genre, évanoui. […] Nous étions 4 dans l’avion, et nous l’avons tous vu, et observé, pendant environ 5 minutes. »
Bien entendu, pour l’instant, les militaires évoquant l’affaire redoutent nettement plus des engins d’espionnage ou de reconnaissance, russes ou chinois, dont ils ignoreraient tout de l’existence, que des Martiens ou des explorateurs de Sirius. Mais de leur point de vue, ce serait une nouvelle peut-être plus effrayante encore. La technologie de ces engins, capables d’endurer 600 à 700 G, de voler à 20 000 kilomètres par heure, d’échapper aux radars et de se déplacer sur l’air comme sur l’eau, dépasserait alors leur entendement.
De quoi troubler l’État-Major, en effet. Les investigations, naturellement, se poursuivent.
En France, à la rencontre du GEIPAN
Pour l’instant, ces rencontres ne semblent concerner que le territoire américain. Si, ce qui est loin d’être prouvé, il s’agit bien d’aliens, ceux-ci semblent obéir aux lois du film de science-fiction habituels et ignorer royalement le reste du globe.
Toutefois, l’actu tombe à pic pour faire la promotion du Groupe d’Études et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux (GEIPAN), cette exception française entièrement consacrée à l’étude de observations aériennes inexplicables, placée sous l’autorité du Centre National d’Études Spatiales (CNES). Son travail minutieux d’enquête et de classification des témoignages, qu’il mène sans discontinuer depuis 1977, ne connait aucun équivalent à l’international, du moins qui opèrerait comme lui de manière parfaitement publique et transparente.
Or il y a tout juste deux semaines, l’excellente chaîne YouTube de vulgarisation de la méthode sceptique La Tronche en Biais, toujours partante pour se pencher sur les mystères et l’ésotérisme, donnait justement la parole à son responsable, Roger Baldacchino, pour mieux comprendre son fonctionnement, son positionnement aussi, et donner des clés permettant d’éclaircir, avec des explications plus simples et plus scientifiques (c’est-à-dire se reposant sur des preuves expérimentales) que la simple visite d’extra-terrestres, les visions qui nous dépassent. Une interview en longueur et en profondeur que l’on vous recommande fortement si le sujet vous intéresse, en intégralité juste ici.
Ici, nous sommes nous aussi très sceptiques sur la possibilité que ces apparitions constitueraient autant d’aperçus de créatures d’un autre monde. Justement parce qu’on aimerait bien y croire : si de notre vivant nous pouvions faire la connaissance avec des êtres venus d’aussi loin et dotés d’intelligence, on serait plutôt contents et contentes, on ne va pas se le cacher. C’est exactement parce qu’on aimerait que ce soit vrai qu’on ne s’emballe pas.
Dans l’attente, donc, d’éléments plus concluants et d’un contact plus formel avec ces voyageurs de l’espace (lors duquel on a surtout prévu de leur demander de nous soutenir sur Tipeee), nous tâchons de tirer le meilleur parti de ce phénomène en nous cultivant. Pour cela, le point de vue qui nous semble le plus recommandable est celui du sociologue des sciences Pierre Lagrange. Pour le résumer, disons qu’il y a au moins, en la matière, une chose qu’il est impossible de nier : les témoignages existent. Or étudier la possibilité d’une vie extra-terrestre par ce biais permet de marier les sciences naturelles et humaines pour approfondir notre connaissance du monde qui nous entoure, de l’humain et de notre patrimoine scientifique.
Ainsi, les conférences de Pierre Lagrange sont d’authentiques voyages épistémologiques qui valent bien une visite d’Arcturus (bon, peut-être pas aussi bien mais, au moins, possibles, ce qui est un plus).
Montez donc à bord dans cette conférence passionnante, donnée à l’Espace des Sciences (le centre de culture scientifique de Rennes, et une chaîne YouTube à suivre).
Ainsi, vous pourrez dire que, lorsque les aliens ont commencé à déferler sur le monde, vous avez passé votre journée au fond du canapé à vous instruire et vous ouvrir l’esprit.
Car jusqu’à présent, sur Terre, rien n’est plus grisant que d’apprendre.
Liens utiles :
– L’exploration minutieuse de ces récents phénomènes aériens non identifiés par Futura Sciences, ici.
– Le site du GEIPAN, que ce soit pour en savoir plus ou les contacter.