Victoire pour Amnesty International. Une décision de justice rendue ce vendredi 29 juillet oblige le NYPD à communiquer au public 2 700 documents de travail permettant d’établir les méthodes utilisées, et leur ampleur, pour pratiquer la reconnaissance faciale lors des manifestations de Black Lives Matter de l’été 2020.
À l’origine, Amnesty USA et le Surveillance Technology Oversight Project avaient demandé la publication des documents relatifs à cette méthode de surveillance contestée, via la procédure administrative établie par le Freedom of Information Act. Demande initialement rejetée par la police new-yorkaise, donc, ce qui a poussé les deux ONG de défense des libertés civiles et des droits de l’être humain à aller jusqu’au procès.
Pour se défendre, les forces de l’ordre ont argué que dévoiler les outils et les moyens employés pour identifier, suivre et enregistrer numériquement les divers manifestants impliqués les obligerait à rendre publics pas moins de 30 millions de documents. Or la loi protège les organismes de demandes qui, en leur ordonnant de divulguer la documentation relative à l’une ou l’autre de leurs actions, les soumettrait à un « charge déraisonnable de travail ». Aveu implicite de l’étendue des moyens utilisés ? Ou simple mauvaise foi ?
Le juge de la Cour Suprême de New York Lawrence Love a tranché pour cette dernière interprétation : le volume de documents qu’il estime nécessaire pour assurer la transparence de la démarche a été revu à la baisse, et ramené à 2 700 fichiers.
À cette occasion, le site d’infos high-techs Engadget rappelle que de précédentes demandes de communication de documents, déposées par des journalistes, avaient permis d’établir que les forces de police new-yorkaises ont depuis longtemps fait l’acquisition de divers outils d’espionnage sophistiqués, tels des IMSI-catchers, des vans émetteurs de rayons X, des logiciels de reconnaissance de démarche, mais aussi faciale auprès de Clearview AI.