Contre le changement climatique, la grève de l’école s’invente en Australie

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Grève école Australie Climat
© Twitter / @StrikeClimate

Ils et elles étaient plusieurs centaines à Canberra ce mercredi, s’annoncent 4 000 à Sydney et autant à Melbourne ce 30 novembre : ces enfants, adolescents et adolescentes d’Australie ont décidé de faire la grève de l’école dans plus de 20 villes du pays pour manifester devant le parlement (ou la permanence de leur représentant) et appeler à des politiques écologiques plus engagées et radicales.


 
Pour le très recommandable magazine australien Junkee, Sam Langford a rencontré ces “strikers”. Lorsqu’il essaye de joindre l’organisatrice de l’événement à Sydney, Jean Hinchliffe, 14 ans, cette dernière est en classe. On entend la professeure parler. “Désolée, je dois répondre à une interview”, lui répond-elle avant de quitter le cours pour expliquer comment elle s’est retrouvée engagée dans le mouvement : “une copine m’a envoyé un texto sur la grève à Melbourne. Ça m’a enthousiasmée, j’ai trouvé que c’était une excellente initiative, et donc j’ai envoyé un mail en disant que j’allais en organiser une à Sydney […] Ça a été beaucoup de travail, mais pour moi le changement climatique est la plus grande menace qui pèse sur mon avenir, c’est effrayant.” Elle ajoute : “Si les politiques faisaient des efforts pour que ça change, ça ne m’inquiéterait pas tant que ça. Mais ils nous ignorent, tout simplement. Je crois que c’est pour ça que je me sens si concernée.”

Sam Langford retrace l’origine du mouvement à la Suède. L’histoire de Greta Thunberg, collégienne de 15 ans qui sèche le collège chaque vendredi pour faire un sit-in devant le parlement, est découverte dans un journal par des ados de Castlemaine, dans la région de Victoria au sud-est de l’île. Ils et elles ont repris l’idée, et l’ont faite grandir. “Tous les enfants à qui j’ai parlé ont très, très peur du changement climatique, témoigne Sam Longford. Mais ils sont aussi incroyablement optimistes. Ils savent qu’ils n’ont qu’une fenêtre de tir limitée pour changer les choses, et ils sont décidés à l’utiliser.”


 
Lundi dernier, au Parlement australien, l’élu Vert Adam Brandt a demandé au premier ministre Scott Morrison (qui assurait encore récemment qu’aucun changement énergétique ne serait nécessaire pour que son pays honore l’engagement pris lors des accords de Paris) de soutenir le mouvement et de rencontrer les collégiens. Sa réponse ?

“Les enfants doivent aller à l’école. Nous ne soutenons pas l’idée que les enfants ne doivent pas aller à l’école pour s’engager dans des choses dont on peut s’occuper en dehors de l’école […] Nous ne soutenons pas l’idée que les écoles soient transformées en Parlement.”


 
Ce qui évidemment, chez PostAp, nous a tout de suite donné l’idée du siècle : puisque ni nos écoles, ni nos parlements ne fonctionnent (pas comme ils sont censés le faire en tout cas), inversons-les. Transformons les écoles en parlement, faisons voter les lois par nos collégiens et lycéens. Et lors des élections législatives, les adultes auront le droit de se présenter devant les citoyens pour demander une bourse afin de subir une formation intensive de 5 ans sur les bancs de l’Assemblée. Tous les âges de l’Hexagone devraient s’en sentir soulagés.

Comme cela risque de prendre un peu de temps, nous vous invitons déjà à cliquer ici pour vous renseigner sur le mouvement “School Strike 4 Climate Change”suivre aussi sur Twitter), ou là pour découvrir plus en longueur l’article de Junkee, qui donne à la parole à beaucoup, beaucoup d’acteurs et d’actrices des manifestations à venir, que ce soit à Melbourne, Sydney, Perth, Grafton, Ballarat, ou dans n’importe laquelle des 27 villes où des “kids” ont rejoint la coalition des enfants pour sauver le monde.