Après tout, il y a peut-être plus intéressant qu’un bunker pour nous servir de salle de rédaction après l’effondrement.
Une île flottante par exemple.
Comme celle de la lagune Ebrié, au large d’Abidjan, imaginée par Éric Becker pour accueillir, détendre et restaurer les touristes et faite de déchets plastiques, de bois et de ciment léger. Avec évidemment panneaux solaires, groupe électrogène, piscine, bar-restaurant, bon esprit et bungalows. Pour boire, on récupère l’eau de pluie, ou celle des environs par osmose inverse. Pour les déchets, c’est le bémol : les eaux usées se déversent pour l’instant dans la lagune… tout comme celles de la ville d’Abidjan.
Notre rêve s’effondrait sur cette note désolante quand nous avons pris notre téléphone pour vérifier l’information auprès des propriétaires.
Au téléphone, Éric Becker (qui nous confirme au passage son surnom local et imaginatif de « Éric Bidon ») convient qu’en effet reste à trouver une meilleure solution pour les eaux usées, mais qu’il y travaille, notamment à une fosse septique flottante à des fins de compostage. Il évoque aussi son désir de voir les habitants de la région prendre conscience de l’importance de la valorisation des déchets et de la préservation de la nature environnante. On observe qu’on est nous-mêmes « très critiques du modèle occidental », il rit et répond « Celui qui ne l’est pas, c’est qu’il vit dans l’illusion », et on s’est fait un copain. C’est ça aussi qui est bien, dans la post-apocalypse.
Vivement la belle vie.
Pour loger dans l’une des deux chambres de l’île flottante, il vous en coûtera 50 000 Francs CFA (environ 75 euros) pour la nuit.
Infos et réservations sur la page Facebook de l’île flottante.