L’on sait que le changement climatique entraîne un nombre effarant de conséquences en cascade, et que l’on n’a pas fini de les découvrir (mais ça viendra… ça viendra).
Un groupe de sept chercheurs issus de six pays vient de prouver, dans une étude publiée par PLOS Medicine, après avoir passé au crible les taux et motifs d’hospitalisation de 1 814 villes brésiliennes de 2000 à 2015, que l’une d’entre elle sera… la dénutrition.
Première constatation : les hospitalisations augmentent d’environ 15 % pour chaque degré Celsius. Mais ce n’est pas dû qu’aux seuls « coups de chaud » ou à la déshydratation car les chaleurs intenses semblent jouer aussi sur l’appétit et même les comportements alimentaires, aggravant les états de dénutrition pré-existants.
Pour les chercheurs, les causes exactes de ces répercussion restent à explorer et préciser dans de futurs travaux, (notamment par « des études de cas individuels et la prise en compte des taux d’humidité« ). Mais « l’état actuel des connaissances » leur permet de lancer quelques hypothèses :
« D’abord, la chaleur pourrait agir sur les individus dénutris en réduisant plus encore leur consommation alimentaire : par la baisse de l’appétit, par une plus grande consommation d’alcool, ou par la diminution de la capacité ou du désir de faire les courses et cuisiner. […] Ensuite, elle est susceptible d’aggraver les maladies et perturbations préexistantes du système digestif ou de l’appétit. Ainsi, la malnutrition joue sur la thermorégulation. Les neuropathies nutritionnelles périphériques influencent les senseurs thermiques périphériques et l’efficacité des réponses au changement de température. […] Enfin, les personnes dénutries se trouvent généralement dans des communautés socio-économiques à faible revenu, ce qui les prive de la possibilité de de réguler leur température corporelle grâce à des stratégies comportementales, comme rester dans un intérieur équipé d’un climatiseur« .
Le changement climatique pourrait donc agir non seulement sur notre physiologie et nos maladies, mais aussi directement sur notre comportement, les rendant plus morbides (à quoi s’ajoutent, pour bien faire, d’autres influences néfastes sur la qualité comme la quantité des ressources alimentaires elles-mêmes).
Nous avons montré ces conclusions au fondateur de PostAp, qui a immédiatement tenu à « fêter ça » par une tournée de rosé.
Il n’est pas impossible que sa santé mentale soit déjà victime de telles conséquences et, sans le lui dire encore, nous avons soumis son nom à l’équipe de chercheurs pour leurs futures études de cas individuels. Nous serons ainsi en mesure de vous tenir informés en exclusivité de tout développement ultérieur. Restez à l’écoute ! Et n’oubliez pas de manger cinq fruits et légumes par jour.
Les curieux peuvent consulter l’étude directement sur le site de PLOS Medicine. Merci aux confrères d’Inverse d’avoir attiré sur elle notre attention.