Confiteor – Jaume Cabré

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De cette fresque incroyable dont l’histoire ne se résume pas mais se vit/lit intensément, on retire une expérience de lecteur rare. Il n’y a peut-être que Damasio qui sait également faire appel à notre intelligence de cette manière, à la défier constamment, à la magnifier même quand on doute, mot après mot; puis quand on saisit, ligne après ligne; puis quand on dévore, page après page.  Cabré nous fait confiance.

Confiteor (Je me confesse) a tout, contient tout. Il est à la fois roman historique, roman d’amour, roman d’enquête, roman saga. Une incroyable densité de culture littéraire, philosophique, musicale, historique. Une immensité de sentiments. Une sacrée valse d’humour aussi. Parce qu’il ne va pas de soi que l’être brillant doit forcément être à mourir d’ennui.
On rit, on pleure, on fronce les sourcils, on est horrifié, on est attendri. On vit en ce pavé de 800 pages, tout ce que l’on attend des plus grands livres.

Mais Confiteor c’est surtout une écriture singulière, une chose littéraire avec un agencement jamais croisé. Cabré invente le paragraphe à remonter dans le temps, n’hésitant pas à avancer ou reculer de quelques siècles en un clin d’œil, sans avertir, sans gratuité non plus, sans casser la rythmique et le fond du récit. Parfois c’est au sein d’une seule phrase que l’on fait ce bond temporel et on se surprend au bout du compte à être totalement habitué à cette mécanique folle, jouissive, étonnante.

Il y a de ces livres qui nous rendent intelligents. Il y a de ces livres essentiels.

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Femme de radio et femme de plume, amoureuse du chocolat noir et des humains de toutes les couleurs, dévoreuse acharnée de romans et de musique, défenderesse déterminée de la veuve et de l'orphelin, elle est convaincue que la fin du monde ne se vit bien qu'en riant avec un verre de bon vin en main.