Il faut dire que le (jeune) auteur américain Adam Sternbergh aime ça les mélanges de genres et les idées futuristes proches. Et qu’il sait décidément déclencher les guirlandes des enthousiasmes. De la part des critiques certes, mais aussi des lecteurs, des acheteurs de droits cinématographiques, des auteurs plus célèbres… La galerie avait déjà poussé des cris de satisfaction à la sortie de son premier ouvrage Le Fossoyeur. Ce second livre ne déroge pas à la règle qui semble donc établie : Sternbergh devient valeur sûre et plaisir garanti.
Au milieu de rien, dans le désert du Texas, il y a Caesura. C’est le nom de la ville bâtie huit ans auparavant, clôturée, invisible de toutes les cartes, tenue secrète ou presque.
48 est le nombre de ses habitants. Ici tout le monde se connait et personne ne sait qui est l’autre. Pas même soi.
Ceux qui vivent là sont volontaires. Le programme leur a été proposé parce que, dit-on, ils étaient de grands criminels voués à la peine capitale ou à la prison à vie. Ou des témoins clefs dans des procès retentissants, en danger de mort, traumatisés, ne trouvant aucun refuge possible. Alors ils ont changé d’identité, ont choisi un patronyme parmi une liste de noms de stars de cinéma et de vice-présidents des États-Unis.
Et surtout on leur a effacé la mémoire. Pas toujours complètement, juste ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont vu, parfois des pans de vie entiers, parfois juste les dernières années. Mais au fond plus personne ne connait son vrai nom, plus personne ne sait pourquoi il est là. Et plus personne ne sait s’il est un innocent ou un monstre.
À Caesura il y a trois règles : Aucun contact avec l’extérieur, aucune visite et si l’on décide d’en partir aucun retour n’est possible.
Il y a un bar dans un mobile-home, une bibliothèque pas mieux lotie, un petit magasin alimenté toutes les semaines et une maison bungalow pour chacun, toutes identiques, toutes avec deux mètres carrés de jardin. Et puis il y a le Shériff Cooper, étoile de carton épinglé au veston, équipe légère à l’appui, chargé de veiller à la bonne tenue des règles, d’accueillir parfois des nouveaux venus, de maintenir l’ordre. Mais l’ordre ne se dérègle jamais, les 48 hommes et femmes (plus un enfant né sur place) mènent leurs vies discrètement, tristement, isolés pour certains, plus communautairement pour d’autres.
Jusqu’au jour où l’un des habitants se suicide. Et qu’une semaine après, un autre est assassiné.
Commence alors la traque des raisons et des identités, des manipulations et de l’historique réel de Caesura. Si le coupable ne reste pas longtemps anonyme, les engrenages ne font pourtant que commencer.
Avec en toile de fond une question tendue continuellement : vaut-il mieux vivre sans mémoire ou savoir ce que l’on est vraiment ?
Une gourmandise facilement digérable et haute en goût.
« Tout le monde est coupable. Personne ne sait de quoi ».
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