Déjà dans Nous Allons Tous Très Bien, Merci, l’auteur américain nous peignait une brochette de fous pas si doux-dingues, pas si durs-tarés non plus. Cette fois, interrogeant la notion du Numineux de Rudolf Otto, à savoir « l’expérience affective du sacré » (concept qui a largement inspiré Jung pour solution thérapeutique dans l’analyse) Grégory aborde sous des dehors rigolards la question de la foi, du mystique et de la religion avec une idée mise réellement en pratique au sens littéral du terme : et si Dieu était une drogue ? Rigolard disions-nous ? Pas seulement.
Lyda, neuroscientifique internée en hôpital psy, est à l’origine d’une molécule qui, consommée sur du papier buvard, permet de sentir Dieu, rend convaincu d’une présence mystique, d’un être supérieur qui nous regarde. Lyda sait bien que c’est une chimie, un symptôme, elle le sait d’autant plus que ses associés et elle en ont été les premières victimes, et à haute dose encore. Il y a plusieurs années de cela une ingestion massive a créé pour chacun d’entre eux un Dieu personnel, hallucination plus que réaliste qui dans leur cas est devenue permanente. Lyda par exemple est constamment accompagnée d’un ange féminin et moralisateur, un genre de Jiminy cricket ailé avec qui elle se dispute continuellement. Les partenaires ont donc splitté, chacun essayant de gérer la situation comme il le peut et se jurant que jamais ô grand jamais ils ne divulgueraient la découverte.
Sauf qu’une nouvelle église vient de se créer, celle du Dieu Hologrammatique. Les sujets les plus paumés, les cas sociaux les plus désespérés et désespérants s’y retrouvent. Dès l’ingestion de l’hostie, miracle, ils deviennent croyants, forts divers dans la perception certes, mais totalement voués à leur foi nouvelle. Lyda est persuadée que l’un de ses anciens partenaires a rompu le pacte et a mis sa molécule sur la place publique, elle en reconnait tous les signes. Elle s’adjoint donc l’aide d’une ancienne et talentueuse espionne absolument, irrémédiablement et hautement paranoïaque, d’un dévoué mais simplet ami convaincu que son âme est enfermée dans un petit coffre pendentif qu’il a autour du cou, et de son ange, imaginaire mais précieux. L’objectif est d’arrêter cette pandémie mystique et de trouver le responsable de la mise en circulation du Numineux.
Techno-thriller SF frisant la parodie, After Party soulève les questionnements de la foi et du fossé de perception entre les croyants et les impies. Ou il s’en moque, allez savoir. Entre humour et réflexions, prières et addictions, Daryl Grégory cultive une fois de plus les ambiguïtés sur les champs de la folie et de la raison simultanément. On s’y attache avec le sourire.
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