Kanerva est une gamine plutôt intrépide et malicieuse, souvent accompagnée d’Eero, fidèle ami prêt pour les 400 coups… Si les deux premiers volumes (De l’autre côté du lac en 2015, et Kanerva sur le pont en 2016) sont consacrés à Kanerva découvrant la confusion des sentiments (amour, amitié, jalousie), le troisième volet est dédié à Eero.
Ce dernier livre, à l’origine constitué de quatre volumes publiés séparément en Finlande, met en scène l’ami d’enfance de Kanerva. Eero quitte le monde de l’enfance, sa vie change considérablement, tout comme ses sentiments, la perception qu’il a de son grand-père, ses relations avec ses parents et la société, sans oublier évidemment le rapport aux corps ; surtout le sien.
Cette perte de l’innocence ne laisse pas le lecteur indifférent, encore moins infaillible… Si l’auteur fait preuve d’humour, il ne s’amuse jamais de nos émotions, bien au contraire. Tout en subtilité, tant dans le fond que sur la forme, il les stimule et nous rappelle combien le parcours initiatique de l’adolescence est une une étape délicate et essentielle. Difficile de ne pas trouver un peu de soi-même dans cette histoire.
Eero découvre l’amour, les désillusions, la rébellion. Il met du temps à s’apercevoir qu’il est vraiment amoureux de Kanerva, notamment lorsque ses tentatives hasardeuses pour la conquérir font face à son corps qui évolue. Son adolescence est également le moment où, très proche de son grand-père, Eero commence à comprendre le trouble post traumatique dû à la guerre…
L’ouvrage comprend quatre volumes dont chacun possède sa propre couleur, rose fuchsia, kaki, bleu gris, gris taupe. La puissance du style roman graphique est immédiate, impossible de ne pas tout lire d’une traite.
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