2022 ferme les rideaux : encore une année que personne ne pleurera. Le XXI° siècle en est déjà bien fertile.
Mais nous ne sommes pas là pour pleurer. Tel n’est pas le parti-pris de ce mag. C’est pourquoi, même sans illusions, il a commencé l’année dans une tendresse nostalgique et pourtant enthousiaste, grâce au clip « Crazy » de Spitirualized.
Ensuite, il a amorcé son tournant vers toujours plus d’international. C’est pourquoi il voyagé à Abou Dhabi, qui s’est porté acquéreur du dinosaure le plus cher du monde. Puis en Inde, où Narendra Modi déroule son programme face à une opposition irréconciliable. Ou à Taïwan, où le gouvernement éditait en début d’année un guide pratique, pop et dessiné, pour aider les citoyens en cas d’invasion.
Nous avons eu un aperçu de la photographie africaine contemporaine grâce à Behind The Lens, remonté les origines familiales et culturelles de Marcel Proust au musée d’art et d’histoire du judaïsme, écouté les mineurs, dans les deux sens du terme, de Sabodala et leurs revendications.
En Espagne, nous avons mangé un burger qui n’existe pas ; en Iran, nous avons compris l’origine —possible— de l’énergie noire ; aux îles Kiribatis nous avons ri devant une crise constitutionnelle majeure, qui n’a rien de drôle, en réalité ; au Vietnam nous avons appris à arnaquer notre prochain grâce au Covid et, aux USA, à l’escroquer grâce aux baskets de collection.
Nous avons aussi visité des utopies : la ville flottante de Busan, les immeubles végétaux de Manas Bathia, les stations spatiales du futur.
Plus récemment, nous avons traversé l’Atlantique, en compagnie de Christophe Colomb, grâce à l’étonnante conférence de Patrick Boucheron et Thomas Cousseau.
Enfin, cet hiver, nous ouvrions notre offre payante sur Patreon, et nos abonnés ont pu découvrir notre édition du week-end, qui file déjà vers son 10° numéro, et qui peut toujours être consultée ici ; mais aussi le salon VIP, qui nous a emmenés en Birmanie, avant d’embarquer pour Skopje, en Macédoine du nord.
Et puis hier, en surfant, je suis tombé sur cette petite perle. Un « inédit » des Beatles.
Si vous avez vu Get Back, le documentaire de Peter Jackson, vous avez certainement remarqué que le groupe mythique aimait se chauffer en commençant ses sessions d’enregistrements par des impros, des reprises, des gribouillis, des ébauches, tout ce qui leur passait par la tête ; histoire de se mettre en jambes.
Un nombre incalculable de chansons naissaient ainsi, quelques secondes, au détour de trois enchaînements d’accords, de paroles surgies mystérieusement.
La chaîne YouTube Almost Beatles Songs a eu l’excellente idée de recoller et nettoyer quelques uns de ces morceaux de morceaux, pour en tirer une chanson à part entière.
Nous vous laissons donc en excellente compagnie pour cette fin d’année, avec en tête ce refrain, dont l’optimisme sixties n’a d’égal que l’énergie d’un John Lennon qui a tout fait, jusqu’à la fin, pour changer le monde :
« Plutôt que contempler les arcs-en-ciel, je vais aller m’en fabriquer quelques-uns ».
Nous vous souhaitons une année pleine d’arcs-en-ciel. De lumière.
Et de couleurs.